Dessiner un jardin c’est autant de créativité que de rigueur. Je ne connais aucune autre activité qui mobilise aussi parfaitement notre dualité mentale.
Nous sommes tous sensibles à la poésie et à la sensualité d’un jardin mais parfois effrayés du désordre qui semble y régner. Disons que le métier de dessiner des jardins consiste à réconcilier ces sentiments apparemment contradictoires.
J’aime que les jardins soient à la fois structurés et flous. Sans doute est-ce la combinaison de mon héritage français qui apporte perspective, symétrie et géométrie, allié à une éducation de garden designer en Angleterre* qui ajoute une diversité et une fluidité de formes et la capacité à emprunter au paysage environnant ?
​
Lorsque je dessine un jardin, j’essaie de garder une main légère, de respecter le lieu et de magnifier l’environnement existant. Mais j’ose aussi des gestes forts qui révèlent la structure sous-jacente souvent masquée que ma formation initiale de géographe me permet de lire.
De géographe à paysagiste en passant par la conduite de projets managériaux, ma démarche a toujours été attirée par le plan d’ensemble comme par le sens du détail. Je mets aussi la main à la pâte dans mon propre jardin**, je cultive un potager qui nourrit la maison, je préserve la prairie fleurie qui l’entoure. J’aime travailler avec les personnes qui aiment le jardin et je sais écouter et entendre ce que chacun y voit.
​
​
​
​
* https://www.inchbald.co.uk/courses/garden-design
**le jardin se visite, il est à 1h. de Paris, à la frontière des Yvelines et de l’Eure-et-Loir